Virginie DEFRANCE, Commissaire Sportif National.

Virginie DEFRANCE, Commissaire Sportif National.

Dans le cadre de notre rubrique, Le Portrait du Mois, nous mettons à l'honneur Virginie DEFRANCE, Commissaire Sportif National.

Peux-tu s’il te plaît te présenter ?

Je m’appelle Virginie Defrance, j’ai commencé le judo à 17 ans à l’université d’Orléans en octobre 1977. Ma première licence fédérale a été prise sur la saison 1978/1979 au Judo Club Rouennais lors de mon arrivée en Normandie. Je suis actuellement licenciée au Cercle d’Activités Physiques de Pavilly-Barentin et commissaire sportif (CS) national depuis mai 2015. Je suis également formatrice des CS du comité de Seine-Maritime depuis octobre 2018 et je fais partie du groupe « évaluateurs » au niveau national.

Comment t’est venue l’envie de devenir commissaire sportif ?

Il m’arrivait parfois de suivre mon mari lorsqu’il arbitrait et fin 2008 on m’a proposé, au pied levé, de remplacer un commissaire sportif car il manquait du monde pour la bonne tenue de la compétition. Avec beaucoup de stress, mais ayant une certaine connaissance du judo (en compétition également), j’ai accepté, puis je me suis prise au jeu et je me suis engagée dans le parcours.

Quel est le rôle d’un/d’une commissaire sportif lors d’une compétition de judo ? Peux-tu nous décrire une journée type ?

Le commissaire sportif fait partie du corps arbitral, au même titre que les arbitres. Leurs rôles sont intimement liés, l’un ne pouvant pas fonctionner sans l’autre.

Le CS est souvent le premier interlocuteur des athlètes puisqu’en amont de la compétition, il est « de pesée » avec toutes les règles rigoureuses à respecter pour ce faire.

Lorsque la compétition démarre, il est en place avec son binôme et ils organisent le déroulé de « leur » tapis, sous contrôle de la commission sportive en place et sous la supervision du responsable des CS. Ils appellent les combattants à se préparer, les invitent à se présenter devant la surface de compétition, notent les annonces de l’arbitre central et mettent en place les repêchages. Ils veillent également à bien faire respecter les temps de repos qui sont dus à chaque athlète.

Quels sont pour toi les aspects positifs et les principales difficultés dans la pratique de cette activité ?

Concernant le positif on va dire que cela permet de garder un lien avec le monde de la compétition, de se tenir au courant de l’évolution de celle-ci, de pouvoir partager sa passion, de vivre des émotions, mais ce sont aussi des moments d’échanges entre judoka, quelque soit leur « costume » du jour.

Une des difficultés réside, à mon avis, dans le sens où l’on n’est pas pratiquant. Si on a la chance d’avoir un membre de la famille qui pratique c’est mieux, on peut échanger et progresser plus facilement. En effet, il est parfois difficile, si l’on n’est pas soi-même judoka, de percevoir certaines subtilités dans la lecture d’un combat et de ce fait d’être réactif au déroulé du combat.

Beaucoup de week-ends sont rythmés par les compétitions, cela peut poser problème dans son emploi du temps personnel, professionnel ou familial néanmoins, il faut se rendre disponible pour pouvoir officier régulièrement, cela afin de rester dans le coup mais aussi de progresser.

Peux-tu nous décrire le parcours à suivre pour devenir commissaire sportif de judo en Normandie ?

Avant même de se positionner dans la formation initiale, le candidat doit être authentifié comme étant commissaire de club, c'est-à-dire que son professeur a validé son expérience en ce sens dans ses activités de club, sur son passeport sportif mais également sur l’extranet fédéral. Lorsqu’il s’engage dans la formation, le candidat est déjà aguerri sur la façon dont fonctionne globalement une poule de compétiteurs ou un tableau, l’ambiance générale d’un tournoi ou d’une compétition. Il est préférable qu’il soit pratiquant.

Suite à cette première démarche, le candidat s’inscrit sur le stage départemental de rentrée du corps arbitral et se positionne sur quelques dates du calendrier départemental.

Il est donc officiellement stagiaire départemental (S1) et va parfaire sa formation tout au long de son parcours, accompagné par l’équipe départementale qui reste à sa disposition pour toute question ou aide qui lui semblerait nécessaire.

Lorsqu’il aura satisfait aux exigences de la fonction de stagiaire (par une évaluation), il obtiendra le titre de commissaire sportif départemental (N1), puis, un peu plus tard, il rejoindra l’équipe du corps arbitral normand en devenant stagiaire régional (S2).

S’il souhaite continuer dans cette voie, le titre de N2, puis Inter-Ligues ou N3 lui seront décernés à la suite des différentes évaluations. Enfin le Graal, le titre de commissaire sportif national (N4). Ce niveau est le plus élevé en France, contrairement aux arbitres qui peuvent postuler, si leur parcours est satisfaisant, à l'international, comme Romain Basley et François Langlet, arbitres continentaux normands (qui officient régulièrement en Europe et sans oublier Serge Gravigny, Superviseur et arbitre Continental et Vincent De Petra, Superviseur et arbitre mondial).

As-tu un souvenir marquant de ta carrière à nous partager ?

Les moments qui me restent en mémoire sont bien évidemment la magnifique aventure de mon premier Grand Slam en 2018, avec de belles rencontres et des liens gardés avec mes collègues de cette belle expérience de 3 journées de bonheur ! De gros moments de stress et des moments forts de judo !

Il y a également le plaisir d’avoir été sélectionnée pour participer à l’European Cup Juniors de Nanterre en mai 2022. J’ai eu, en tant que Commissaire Sportif, une saison exceptionnelle sur 2021/2022 (au niveau national et international), merci la CNA !

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