Perrine SAINT-ETIENNE, judokate de haut-niveau

Perrine SAINT-ETIENNE, judokate de haut-niveau

Dans le cadre de notre rubrique, Le Portrait du Mois, nous mettons à l'honneur Perrine SAINT-ETIENNE, judokate de haut-niveau.

Retrouvez ci-dessous son interview.

Peux-tu s’il te plaît te présenter ?

Je m’appelle Perrine, j’ai 22 ans et j’ai commencé le judo à 5 ans avec ma sœur dans un petit club de l’Eure à Gaillon. Je suis ensuite allée dans un club à Saint Marcel, puis je suis rentrée au Pôle Espoir de Rouen à l’âge de 14 ans. A 17 ans, je suis entrée au Pôle France de Bordeaux et à 18 ans à l’INSEP, où je m’entraîne avec le collectif national. J’ai actuellement terminé mon DUT en biologie donc je suis diététicienne mais j’ai décidé de continuer les études et de faire une 3ème année de licence entraînement sportif en STAPS à Rouen.

Comment t'est venue l’envie de commencer le judo ?

Ce n’est pas vraiment venu de moi-même, c’est plutôt mes parents qui nous ont inscrit ma soeur et moi et cela me plaisait bien donc j’ai continué. Mon père et mes oncles faisaient aussi du judo donc on peut dire que c’est un peu de famille. Mon petit frère a aussi fait du judo ensuite et nous sommes tous les trois passés par le Pôle Espoir de Rouen.

Quels sont pour toi les aspects positifs et les principales difficultés dans la pratique de cette activité à haut niveau ?

Le judo m’a apporté beaucoup de choses, ça m'a fait grandir, ça m’a fait mûrir. Pour moi, le sport de haut-niveau c'est un peu comme une école de la vie. Ça m'a rendue autonome. Grâce à ça j’ai pu tisser des liens avec des personnes, des amis, parce qu’on vit des choses un peu exceptionnelles tous les jours, dans la victoire, dans la défaite, dans l’adversité etc.

Ça m'a aussi permis de voyager, j’ai pu voyager en Europe mais aussi au Brésil ou encore en Chine. Je trouve que c’est vraiment une chance incroyable de pouvoir faire tout ça, de pouvoir vivre tout ça. Le sport de haut-niveau m’a aussi apporté plein de qualités que je peux transposer dans la vie de tous les jours comme l’esprit d’équipe, la cohésion, l’adversité, savoir se relever après un échec… C’est plein de qualités et compétences que j’ai appris grâce au sport de haut-niveau.

Il y a aussi des difficultés notamment par rapport à l’emploi du temps qui est très chargé et qui ne laisse pas beaucoup de place pour mes loisirs ou même pour l’école. J’ai dû faire des « sacrifices » et m’adapter pour les études. Après le lycée j’ai voulu faire un DUT en biologie que j’ai dû réaliser en 4 ans au lieu de 2. C’est parfois aussi compliqué de trouver des formations compatibles avec le haut-niveau. Il y aussi des difficultés au niveau financier car le sport de haut-niveau coûte cher. Je perçois un petit peu d’aides mais ça ne suffit pas car déjà un appartement à Paris ça coûte très cher, il faut compter aussi les déplacements entre mes différents lieux d’entraînement. Il y a aussi les compétitions et tout ce que ça implique (la nourriture, le judogi, les équipements,...). Le mental c’est aussi parfois difficile, se demander pourquoi on s’inflige tout ça parce que c’est quand même compliqué au quotidien mais surtout dans certains moments comme lorsque l’on se blesse ou lorsque en compétition ça ne se passe pas comme on voudrait que ça se passe. Je ne dirais pas que c’est un point négatif mais ça fait partie du jeu.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un ou une jeune qui souhaite pratiquer le judo à haut niveau ?

Pour faire du judo à haut niveau, je pense qu’il faut être bien organisé. Ça demande une maturité dans la façon de gérer l’école, les entraînements, la famille, les amis…Tout ça demande pas mal d’organisation. Je dirais aussi qu’il ne faut pas oublier que le judo c’est aussi par passion qu’on le fait, pas seulement pour le haut-niveau. Ce n’est pas censé être un calvaire d’aller à l’entraînement même si parfois c’est un peu compliqué de penser à ça quand on s’entraîne dur. Il faut savoir qu’il n’y a pas mort d’homme si on perd et que l’on fait ça par passion.

As-tu un souvenir marquant de ta carrière à nous partager ?

Oui, ça commence un peu à dater mais c’était à Rouen, en 2018 quand j’ai fait 5ème aux Championnats de France Séniors alors que j’étais encore Junior. Il y avait toute ma famille, tous mes entraîneurs, tous mes amis qui étaient venus me voir et c’est un souvenir assez marquant pour moi.

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